“Well, don't expect us to be too impressed. We just saw Finnick Odair in his underwear.”
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Elyon-Yaen L. Castellanos
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♦ District : il a toujours vécu au capitole, on est chanceux ou on l'est pas : bien entendu, au cours de sa vie, il a eu tout le loisir de parcourir les autres districts, en toute illégalité.
♦ Métier : dans ce dont il se souvient, il se voit juge aux jeux, et puis faire d'autres choses dont il ne comprend pas le sens, pas encore ; il se voit prisonnier, en proie aux pires tortures de l'être et de l'âme : aujourd'hui, dans sa quête de "vie nouvelle", d'une rédemption qu'il ne devrait pas chercher, il est tout simplement libraire.
♦ Statut : célibataire, ou fiancé, ou en couple ; il n'en sait rien, les longues périodes d'oubli ont eu raison de tout ça, il n'y pense pas, ou parfois, sans mettre de mot dessus. ses souvenirs s'égarent en direction d'une ombre qui devient de plus en plus ténue, qui a perdu son visage et n'a peut-être jamais eu de nom.
Sujet: “Well, don't expect us to be too impressed. We just saw Finnick Odair in his underwear.” Mar 10 Déc - 14:53
♦ District : il a toujours vécu au capitole, on est chanceux ou on l'est pas : bien entendu, au cours de sa vie, il a eu tout le loisir de parcourir les autres districts, en toute illégalité.
♦ Métier : dans ce dont il se souvient, il se voit juge aux jeux, et puis faire d'autres choses dont il ne comprend pas le sens, pas encore ; il se voit prisonnier, en proie aux pires tortures de l'être et de l'âme : aujourd'hui, dans sa quête de "vie nouvelle", d'une rédemption qu'il ne devrait pas chercher, il est tout simplement libraire.
♦ Statut : célibataire, ou fiancé, ou en couple ; il n'en sait rien, les longues périodes d'oubli ont eu raison de tout ça, il n'y pense pas, ou parfois, sans mettre de mot dessus. ses souvenirs s'égarent en direction d'une ombre qui devient de plus en plus ténue, qui a perdu son visage et n'a peut-être jamais eu de nom.
Sujet: Re: “Well, don't expect us to be too impressed. We just saw Finnick Odair in his underwear.” Mar 10 Déc - 17:09
♦ District : il a toujours vécu au capitole, on est chanceux ou on l'est pas : bien entendu, au cours de sa vie, il a eu tout le loisir de parcourir les autres districts, en toute illégalité.
♦ Métier : dans ce dont il se souvient, il se voit juge aux jeux, et puis faire d'autres choses dont il ne comprend pas le sens, pas encore ; il se voit prisonnier, en proie aux pires tortures de l'être et de l'âme : aujourd'hui, dans sa quête de "vie nouvelle", d'une rédemption qu'il ne devrait pas chercher, il est tout simplement libraire.
♦ Statut : célibataire, ou fiancé, ou en couple ; il n'en sait rien, les longues périodes d'oubli ont eu raison de tout ça, il n'y pense pas, ou parfois, sans mettre de mot dessus. ses souvenirs s'égarent en direction d'une ombre qui devient de plus en plus ténue, qui a perdu son visage et n'a peut-être jamais eu de nom.
Sujet: Re: “Well, don't expect us to be too impressed. We just saw Finnick Odair in his underwear.” Mar 10 Déc - 17:23
Sujet: Re: “Well, don't expect us to be too impressed. We just saw Finnick Odair in his underwear.” Mar 10 Déc - 22:12
Citation :
NOM ❖ Insipide et insignifiant, Oak est le nom de jeune fille auquel elle répondait jadis, patronyme qu'elle avait en désamour, que le Capitole ignorait parfaitement, un nom parmi la masse des chanceux. Toel-Ul est l'alliance à laquelle elle s'est offerte sans vergogne, abandonnant ses origines au profit d'une appellation à même de faire frissonner de respect ceux au creux de l'oreille desquels elle le murmure. PRÉNOM ❖ au nom de Lusheeta elle répond, synonyme de douceur et d'orgueil, à ses veines palpite le désir de s'élever. Rhaella est le deuxième nom dont on l'a affublé, excessif et inutile, bien peu de gens peuvent prétendre faire preuve de plus d'originalité excessive dans leur appellation. ÂGE ❖ depuis trente deux ans déjà, elle s'échine à survivre dans un monde trop hostile, trop vaste pour elle, dont elle ne comprend qu'à peine les funestes frondaisons. DATE DE NAISSANCE ❖ c'est un jour de printemps, alors que l'aube se faisait encore douce et ténue sur l'horizon, le douze mai de l'an 206 que l'unique enfant des Oak est née, en ces lieux paisibles, pompeux mais protégés du Capitole. STATUT CIVIL ❖ emportée par les feux de l'amour, les flammes de l'orgueil et de l'ambition, Lusheeta s'est mariée à dix-sept ans, un âge extraordinairement jeune pour un mariage qui a déjà pris quinze ans d'âge, bien des estafilades et de silencieuses et inavouables cicatrices. TRAITS DE CARACTÈRE ❖ stricte, renfermée, ambitieuse, orgueilleuse, snobe, sensible, idéaliste, douce, juste, honnête, altruiste, impulsive, impétueuse, impérieuse, exigeante, perfectionniste, superficielle, cultivée, virtuose, charmante, séductrice, insatiable, vénale, passionnée, entêtée, frivole, capricieuse, sentimentale. GROUPE ❖ the privileged. AVATAR ❖ Natalie Portman. CREDIT ❖ bannière (tumblr), avatars (tweet)
NIVEAU DE VIE ❖ aisé, depuis toujours, ce n'est pas la pauvreté qui grisé l'enfance de Sheeta, mais bien l'insipide d'une existence ignorée qui pouvait s'éteindre en un instant. Au bras de son mari, Lu' fait partie de ces hautes statures que l'on admire au Capitole, belle et gracile, impérieuse et impénétrable, elle papillonne dans la gloire qu'elle a toujours aspiré à avoir. STATUT FAMILIAL ❖ fille unique, gamine privilégiée d'une famille privilégiée : sur sa frêle épaule, son père déposait une épaule protectrice et chaleureuse, quand bien même son front plissé, ses sourires contrits n'affichaient qu'une mince tendresse. Aujourd'hui, elle est sa fille chérie, unique survivance d'une épouse décédée, emportée par d'étranges et inconnus maux, les Oak n'ont jamais fait partie des plus privilégiés du Capitole. Ultime héritière de l'empire de son père, du sang glissant à ses veines, mariée et heureuse en apparences, Lusheeta est porteuse de l'espoir d'une survivance éternelle des noms qu'elle porte en son cœur. EMPLOI ❖ gracieuse et gracile, il était une évidence que Lusheeta serait une enfant prodige - aux yeux de ses parents, en tout cas - aujourd'hui, elle est l'image même du divertissement bourgeois, tête d'affiche des plus grands ballets présentés au Capitole : danseuse de ballets depuis plus d'une décennie déjà, elle brille au sommet de son art après avoir volé la vedette à sa principale adversaire, et aujourd'hui, elle n'est pas prête à céder sa couronne. AVIS SUR LES JEUX DE LA FAIM ❖ petite fille, ils la plongeaient dans d'affreux cauchemars, desquels elle se réveillait, frissonnante au milieu de la nuit - elle détestait ça, à la manière d'un film terriblement réaliste et terrifiant. Adolescente, c'était un phénomène de mode dans lequel elle aimait se perdre, adulte, il s'agissait d'un divertissement exquis, mais moindre en comparaison des mille préoccupations qui rythmaient l'existence de la jeune femme : pimbêche, il lui arrivait parfois de parfaitement les dédaigner, si loin qu'ils étaient d'elle. Et puis, depuis peu, ils sont devenus une réalité qu'elle fuit plus que tout : sa vie s'entrechoquant brutalement à celle d'un Vainqueur ayant traversé l'Enfer, Lusheeta a découvert l'envers du décor, la traversé désertique et solitaire des victimes des Jeux. La réalité placide et glaciale de ceux-ci : sous son air indifférent, des gens mouraient, de véritables vies s'éteignaient, dont les âmes de certains luisent au fond de Ses prunelles à lui. Plus jamais elle ne veut les regarder, désire-t-elle cracher, dédaigneuse à l'adresse de son époux et du reste du monde, elle a peur de perdre son amour de toujours pour le Capitole en comprenant plus vivement à présent de quoi s'alimente le confort des draps de satin dans lesquels elle dort. AVIS SUR LES JOURS SOMBRES ❖ alimentée d'une soif de connaître depuis son enfance, Lusheeta a dévoré de nombreux livres, vieilles histoires poussiéreuses concernant cette époque faite de mort et de sang : elle posait sur les événements un regard presque scientifique, indifférent, comme si elle lisait simplement une histoire qu'un auteur particulièrement imaginatif aurait construit de toute pièce - elle en a admiré certains héros, détesté certains détracteurs et aujourd'hui, le monde de Sheeta semble terriblement loin de tout ça, son quotidien baigne le passé d'une indifférence glaciale. OCCUPATION FAVORITE ❖ véritable touche à tout, Lusheeta a sans doute déjà tout essayé dans son existence : la lecture, la musique, la danse ont toujours composé son quotidien, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. Son passe-temps favori, en dehors des heures d'épuisant labeur qu'elle accomplit pour briller toujours au sommet, est celui de la peinture. Réalisatrice d’œuvres qu'elle ne garde que pour elle, honteuse et craintive de toute critique, c'est un des jardins secrets qu'elle alimente à elle seule depuis des lustres. L'écriture consiste également une philosophie de vie qu'elle apprécie, mais elle est particulièrement mauvaise pour choisir correctement la poésie de ses mots.
Citation :
Lusheeta, 11 ans (AN 217) | D’une main se posant sur son épaule avec lourdeur, toute la réalité du monde s’affaissa brusquement sur son dos. L’échine courbée, les mâchoires serrées, l’enfant tentait de ravaler les acerbes larmes qui bordaient ses paupières, là où des rêves enchantés et idéalistes s’étaient glissés, il y a quelques heures à peine. L’aube aurait pu être tout autrement plaisante, si au réveil, Lusheeta n’avait pas appris des lèvres sèches de son père qu’ils n’avaient rien pu faire, qu’elle était morte, un éclair frappant la nuit et attrapant sa vie au passage. L’on jaugeait la pauvre orpheline à présent d’un regard triste et désolé, chacun allant de son calcul avant de la voir s’effondrer sur ses frêles jambes. Mais des doigts de son père se serrant vivement sur le tissu de son manteau, la petite fille tenait bon, d’incontrôlables frissons glissant à travers chaque fibre de son corps dégingandé. Pleurer aurait été si libérateur, mais il paraissait dans les on-dit rapportés avec humour gras par tous ceux qui avaient connu Sheeta depuis sa naissance, qu’elle avait bien rarement pleuré. Habituée à lutter pour briller, à crisper les dents pour rester debout, à sourire pour plaire ; dans la solitude silencieuse et brûlante du chevet de sa mère malade, encore ici, elle n’avait pas pleuré, pâle visage aux yeux fatigués, qui n’osaient cependant se fermer, et brillaient de cette once d’espoir. Elle irait mieux, n’avait-elle eu de cesse de lui murmurer dans sa semi-santé : avec toute la modernité qui l’entourait, le Capitole n’avait pourtant pas été apte à sauver la vie de sa mère. Peut-être n’en avaient-ils eu cure, elle n’était personne au milieu de cette société faite de bourgeois et d’hypocrites. Lorgnant un regard torve sur l’assemblée amassée pour les funérailles d’une femme tant ignorée, Lusheeta remarqua des visages qu’elle ne connaissait à peine, quelques silhouettes s’essuyant le coin de l’œil sans qu’elle n’en comprenne les raisons : petite fille qu’elle était, ayant grandi sous les jupes de sa mère pendant si longtemps, elle pouvait au moins prétendre connaître celles qui tenaient à Mrs Oak. Et celles qu’elle n’avait jamais, au grand jamais, croisé dans leur grande maison. C’est la rage alors, qui lui fit serrer les poings, frappant son corps d’un spasme colérique, ses jambes se crispèrent : plutôt que de pleurer maintenant, elle aurait voulu hurler à tous ces ingrats de partir. Et la larme solitaire qui glissa sur sa joue, flirtant dangereusement avec l’anglaise parfaitement enroulée de sa mèche de cheveux, Lusheeta s’escrima à en effacer toute trace sur son beau visage : qu’ils aillent tous en Enfer, ils ne méritaient même pas de fouler le même sol que sa mère.
Citation :
Lusheeta, 15 ans (AN 221) | « C’était remarquable. Remarquable mon enfant ! » A l’obséquieux ton employé par son interlocutrice, Lusheeta répondit par le miel de ses mots, un sourire gravé sur les lèvres tandis qu’elle se laissait amener aux bras de la femme. Se dégagea de celle-ci une forte odeur de lavande artificielle, à croire qu’en une tenue violette, en son teint poudreux, elle avait essayé de se transformer en la plante elle-même. Jeune encore, Sheeta n’était pas à l’image exemplaire de la mode du Capitole, plutôt fade au milieu d’un monde de couleurs et de richesse, l’on disait, l’on murmurait dans son dos, persuadé qu’elle n’entendait pas, que le manque d’une figure maternelle l’avait empêchée d’avoir un quelconque goût pour la mode. Elle n’en avait cure, offrant des sourires tout aussi hypocrites que les leurs – seuls les ambitions vrillant son esprit guidaient sa destinée à présent. Et elle avait besoin de spectateurs pour atteindre les sommets : insipide, positionnée en arrière de la scène ce soir, Lusheeta n’avait été qu’une frêle figurante, agitant vaguement bras et jambes pour être à la hauteur de la sublime star de la soirée, danseuse grandiose qui annihilait l’existence d’autrui aussitôt qu’elle montait sur scène. Charme et impériosité semblaient découler de cette blonde svelte et guindée, à l’image d’un Ange tels qu’elle les avait imaginés dans les histoires racontées par sa mère, la star de la soirée avait éclipsé ses compagnes de spectacle, et Lusheeta en avait tristement conscience : les sommets de l’art du ballet lui semblaient loin à présent, quand bien même elle était jeune et avait toute la vie devant elle : observant la chevelure d’or de son modèle depuis où elle était, presque ignorée et invisible, Lusheeta la vit accomplir des rondes jambes encore plus hypocrites que les siennes. Elle savait, quelque part, que pour briller au Capitole il fallait offrir son âme à celui-ci, complètement et sans modération, quitte à s’y perdre. Tous le faisaient. Les désespérés le faisaient, les Vainqueurs des Jeux le faisaient, de manière bien morbide, elle le ferait, si c’était ce qu’il fallait, brûlant d’un ardent et égoïste désir de vivre ici-bas, de briller au milieu des mortels. De fouler le sol de cette pièce et de crever les yeux de tous ces menteurs alentours.
Sujet: Re: “Well, don't expect us to be too impressed. We just saw Finnick Odair in his underwear.” Mar 10 Déc - 22:30
Citation :
NOM ❖ telle une plaie marquée au fer rouge, sempiternelle et indélébile, l'existence du monstre chez les Blunden est un fait indéniable, une honte qui grise les esprits et échauffe la haine. Aujourd'hui, il n'a plus de famille, plus de repère, silhouette décharnée et cadavérique dans un monde rempli de spectres de ce qui était : l'homme a été renié, le héros est désormais solitaire, un loup esseulé qui porte ses plaies les yeux baissés. PRÉNOM ❖ signature maudite, patronyme meurtrier qui l'a poussé à sa perte - s'il avait porté un autre nom que celui désigné, sa vie serait toute autre : Vasilii est le nom porteur de malheur auquel il a dû répondre, visage placide, cœur battant lorsqu'on l'a mené à l’échafaud. Miettes d'un jadis tombé en lambeaux, phénix étant devenu cendre au creux de sa gorge, les patronymes qu'usaient à une époque ses parents pour le désigner ne sont aujourd'hui que des sempiternels rappels à ce qu'il a perdu, des murmures que l'on n'ose à peine prononcer, dans un frisson d'horreur. ÂGE ❖ de ses pieds il pourrit le sol, de son souffle il empoisonne l'air depuis vingt-sept ans à présent, l'instant clé où sa mère décida de l'aider à vivre, là où aujourd'hui, elle préférerait ne jamais avoir enfanté le monstre le plus emblématique de leur District. DATE DE NAISSANCE ❖ le six juin ne laissait pourtant rien pointer d'inquiétant à l'horizon : pas un nuage ne vint masquer les rayons éclatants du soleil ce jour-là, et une atroce chaleur rendait l'air irrespirable, une journée estivale comme beaucoup d'autres auparavant, l'univers n'en avait rien à faire du démon qui poussait ses premiers cris ici bas. DISTRICT ❖ sa vie a été rythmée par les caprices du temps, les pluies abondantes et le vent écorchant les peaux. Aux abords d'une baie d'eau toxique il a grandi, d'âpres odeurs nauséabondes le réveillant aux aurores d'un orangé empoisonné. C'est au District Cinq, cette patrie qu'il chérit et qu'il déteste tout autant, qu'il a vu le jour. Cet endroit où il n'a plus sa place, bête solitaire et renfermée, il demeure à l'état de sanglante légende dans l'esprit de ceux qui, autrefois, voyaient briller une innocence triste dans ses yeux. STATUT CIVIL ❖ éphémère et chaleureux, le bonheur de Vasilii s'est vite transformé en une pente glaciale ; semblable à la longue descente aux Enfers qui l'a mené à la folie, son cauchemar sentimental est l'image criante de sa réputation actuelle. Monstre qu'on l'appelle, et comment une femme n'osant soutenir son regard pourrait éprouver quelque attachement pour la bête que les horreurs des Jeux ont fait rugir au fond de ses entrailles ? Seul, dans un carcan étouffant et rouge sang, sa seule compagne à l'allure ambrée s'avère être l'unique apte à le réconforter, là où les âmes de son autrefois ne cessent de le tourmenter. TRAITS DE CARACTÈRE ❖ impassible, distant, dur, observateur, discret, critique, acerbe, s'en dégage une aura malsaine, cruel, hautain, fascinant, complexe, antipathique, fait tout contrairement à la morale, impulsif, hanté, imprévisible, impétueux, sauvage, bipolaire, instable, sanguin, amer, alcoolique, philosophe, charismatique, crû, solitaire, insolent, colérique. GROUPE ❖the survivors. AVATAR ❖ Iwan Rheon, Snow's bastard. CRÉDIT ❖ bannière (tumblr), avatars (2pad)
NIVEAU DE VIE ❖ la dote remportée pour ses malheureux et désespérés exploits aux Jeux est le seul, infime élément de compensation aux spectres qui flottent dans l'air autour de lui. Aujourd'hui, le grand manoir en lequel se perd une part de son âme à chaque nouveau crépuscule n'est habité que par l'ombre de lui-même, là où il aurait rêvé y voir sa fiancée à ses côtés, doux et réconfortant au diable l'assaillant de toute part. L'argent, l'alcool, un vice pullulant dans ses tripes et battant à ses veines à chaque palpitation de son cœur sont ses seuls compagnons et la situation aisée dont il est le chanceux/malchanceux détenteur, s'avère être un luxe d'une infâme cruauté. STATUT FAMILIAL ❖ à ses doigts ensanglantés, ses paupières imprimées de ses pires cauchemars, la seule accroche à sa demi-conscience était celle de sa famille, ces bribes d'existence déchue par cette pauvreté incrustée dans sa chair ; ils étaient là, nimbes d'espoir disparates dans un puits sans fond. Ils se sont évanouis, en une fraction de seconde sous le placide et vide regard du survivant qu'il était, pas morts, simplement arrachés par l'horreur qu'il leur inspirait, cette honte brillant au fond de leurs regards dès qu'ils l'avaient vu revenir - qu'à peine en héros conquérant ces terres qu'il avait maintes fois foulé, mais en monstre ayant à jamais défiguré la frêle harmonie de son district de naissance. Renié, abandonné, esseulé, il est l'omega de cette meute qu'il avait tant espéré retrouver. EMPLOI ❖ sacrificiel d'existence au nom de la distraction des Capitoliens, il lui semble que cet emploi au combien non désiré et détesté, a été un sacrifice tout à fait acceptable. Monstre de foire à présent, bête que l'on expose pour fasciner et apeurer, Vasilii est éternellement enchaîné au Capitole pour être un jour tombé entre leurs griffes : des horreurs qu'il a commises, ces bourgeois aux lèvres retroussées et aux regards dédaigneux, sont ceux qui en ont le plus profité - il a survécu, ils continuent de se baigner dans ce divertissement sanglant qu'il représente. ÉDITION DES JEUX REMPORTÉE ❖ 15th édition, durant à l'esprit de Vasilii depuis dix ans déjà, des bribes de souvenirs tournent dans sa tête jusqu'à instiller cet être glacial en lui, criant à l'instinct de survie. Le cauchemar d'avoir survécu est, quelque part, éternel, quand bien même justifiable, ils auraient agi comme lui, si les circonstances lui en avaient donné l'occasion, se répète à l'infini ce semblant d'esprit hargneux qui compte demeurer hors de ces eaux troubles de folie. TACTIQUE DURANT LES JEUX ❖ agir à l'instinct de survie, vivre, est-ce une tactique d'obéir à ces instincts sauvages brûlant au fond des entrailles, élans de colère annihilant l'humanité d'un être sur son passage ? L'injustice qui a amené Vasilii à charmer la mort en ces lieux maudits, cette arène aux allures paradisiaque n'a été que l'infime déclencheur des pulsions dont il était le receleur. Aujourd'hui, à l'appel de son nom, les êtres se tendent, coupables et dérangés à la fois, Vasilii représente ce qui ronronne en chaque entité humaine, l'envie de vivre sous sa forme la plus basique et diabolique - comme tout vainqueur, il a dû vivre de l'existence des autres, se nourrir de celles-ci, quitte à pénétrer dans des formes de folie plus viscérales que d'autres encore. Le gagnant des 15e Jeux de la Faim est celui qui aurait, dit-on en murmures dans les couloirs du Capitole, franchi ce tabou entre divertissement et horreur, une infime goutte débordant aux abords d'un lac, et créant des ondes indéfinies à la surface miroitante de celui-ci - l'effroyable cataclysme qui se profile à l'horizon. SCORE OBTENU A L'ENTRAINEMENT ❖ affublé d'un médiocre six, le Tribut du 5 était perdu dans une masse indéfinie d'être plus charismatiques, charmants, plus puissants que lui - silhouette squelettique aux yeux brillants et à la peau d'un opalin de cadavre, personne n'a eu l'audace, sans doute, de parier sur lui : au sein de l'Arène, dans la fosse aux lions, Vasilii a arraché sa survie sans l'aide du moindre sponsor, a traversé son aride désert seul et en est ressorti comme l'indésirable vainqueur. AVIS SUR LES JEUX ❖ à l'image d'une croix qu'il doit porter seul, il est le gardien solitaire des secrets des Jeux de cette année-là, le seul témoin de ce qu'ils avaient tous vécu : celui dont on ne veut pas, que l'on voit comme le déshonneur de la pitoyable loyauté que les Capitoliens aiment déceler entre certains pantins des Jeux. Ils seront la hantise éternelle et personnelle de Vasilii, ces jeux dont les images continuent de défiler dans son esprit, si fraîches qu'il se croirait retourné dans l'Arène, à ramper dans le sol poussiéreux, entendre les larmes de ses adversaires glisser à ses pieds, respirer l'âpre odeur de leur sang. Si les Jeux le répugnaient, l'effrayaient, dans cette jeunesse si lointaine, cette autre vie, aujourd'hui ils sont synonymes d'une indifférence de glace - n'affichant qu'un regard insondable d'atrocités que nul ne peut comprendre, Vasilii demeure silencieux, infiniment l'incompris, le paria. CAPACITÉS PARTICULIÈRES ❖ il a été l'unique apte à repousser son humanité jusqu'aux confins de l'acceptable, cannibale qu'on l'appelle, Vasilii a fait corps avec ses démons, ils l'ont dévoré à son tour, il survit une part de lui, si infime et semblant prête à se briser - ne faut-il pourtant pas sous-estimer l'âme qui survit aux Jeux. Ni sa force, ni son agilité, ni son intellect hors du commun ne l'ont sauvé de la mort, simplement les intuitions dictées par ses tripes, ses volontés furibondes.
Citation :
❖ QUEL EST VOTRE OPINION SUR L’ÉLECTION RÉCENTE DE LA PRÉSIDENTE RITHELS ?
Des Survivants des Jeux de la Faim, il est celui duquel on ne demande que rarement l'avis ; celui qui, quand on le fait, garde ses lèvres étroitement closes et le regard insondable. Vasilii n'en a que faire, de qui dirige ce maudit pays, Panem reste le même, dépravé, détruit de part en part, et les Districts demeurent impuissants, frêles créatures victimes du grand prédateur qu'est le Capitole. Les jours passent, et Vasilii apprend à tous les détester, pour cette humanité qu'ils se donnent mais dont ils sont tristement dépourvus - Rithels n'est guère différente des autres, surplombant le monde de son regard torve, elle est la Reine des abeilles, le Diable des démons siégeant au fond du Capitole et ces pauvres imbéciles n'en ont aucune idée, d'au combien ils sont tout autant cannibales que lui.
❖ COMMENT LES JEUX DE LA FAIM ONT-ILS AFFECTE VOTRE VIE QUOTIDIENNE ?
Avec un sarcasme désabusé et brutal, il répondrait à n'importe quel imbécile lui posant cette question qu'il dévore désormais sa viande crue - foudroyant de ses yeux clairs la maigre assurance du fou qui se serait risqué à adresser la parole à celui qui fait tant frissonner le Capitole. Indubitablement, les Jeux de la Faim ont bouleversé de fond en comble l'existence de Vasilii : à cause d'eux - et non pas pour eux - il a dû devenir ce qu'il répugnait et adorait à la fois, ce qui le faisait mourir à petit feu, et survivre à la fois - un monstre. Une créature difforme et indésirable, même dans un monde comme celui de Panem, il a tout perdu en revêtant cette face de lui que personne n'aurait soupçonner sommeiller dans ses entrailles. Sa famille, sa fiancée, son avenir, sa crédibilité ; à tout ce que lui a arraché le Capitole, la récompense monétaire qu'il a obtenu n'est qu'un bien maigre plaisir quotidien.
❖ COMMENT PROFITEZ VOUS DE VOTRE STATUT DE VAINQUEUR ?
La solitude de ses propres songes, agrémentée d'un verre de whisky ambré au fond d'un verre de cristal sont les seuls réconforts dont il se contente insatiablement. La solitude est le meilleur rempart que Vasilii a décidé de dresser autour de son statut de Vainqueur : c'est ainsi qu'il en profite, une certaine paix à l'âme à l'idée d'avoir survécu, parfois, dans ces instants de profond isolement, il sent le monstre en lui ronronner avec satisfaction. Vivant, il est vivant. Une part de lui se plait à s'en contenter, l'autre larmoie sur tout ce qu'il n'a plus - n'aura jamais plus. Mourir aurait pu être, pour cette parcelle de lui, la récompense suprême qu'il a fuit par simple peur ; il est trop tard à présent, pour faire marche arrière. Vicié, cruel, il est difficile de jouir d'une manière plus instable et imprévisible de ses privilèges que comme Vassili le fait, poussant parfois ses Tributs à un suicide insidieux, crachant à la gueule de ce Capitole tortionnaire, avec le maigre espoir que ceci pourrait complaire le feu vengeur qui le consume.
❖ QU'EST CE QUI VOUS FAIT AVANCER DANS LA VIE ?
L'inaction palpable de Vassili le pousse à demeurer dans ces rancœurs indescriptibles, hanté par ses cauchemars, pourchassé par les spectres d'autrefois, qui ont alors quitté l'Arène avec lui pour demeurer dans ses souvenirs. Il n'est pourtant pas le meurtrier le plus prolifique de l'histoire des Jeux, reste que ses actes sont accrochés à sa peau par chaque regard se posant sur lui ; ce sentiment, quand bien même il aurait été poli par la décennie passant, continue d'être celui que Vasilii capte chez les autres : le dégoût, l'horreur qu'il inspire, celui qui lui sert d'exil et fait de lui un paria à la fois. Ce ne sont guère les autres, ce monde nouveau s'offrant à lui ou le faste disgracieux et répugnant du Capitole qui le font encore tenir sur ses jambes. Juste l'envie de survivre, déraisonnée et déplacée dans un temps de paix tel que celui qu'il connaît : tel un bouton qu'ils auraient activé au sein de l'Arène, l'instinct de Vasilii est impétueux et souffle à son oreille des ordres impérieux qui n'ont ni queue ni tête ; agoniser serait préférable à survivre, parfois, pourtant il est toujours là, son regard de plus en plus vide à chaque année passant, et l'on ne comprend toujours pas pourquoi.
Sujet: Re: “Well, don't expect us to be too impressed. We just saw Finnick Odair in his underwear.” Mar 10 Déc - 22:32
Citation :
genèse, sulfur
We cut the look. Now it stings in, blinding light. Now it melts at last. And flow in daylight. Now drag and stretch oneself, and drag out the arm. Try to receive and brake over falling places. Running blood in the veins.
Vasilii, 7 ans (AN 218) | Telle une cité vulnérable, l’esprit de l’enfant s’effondrait, glissant dans le néant se profilant au fond de ses iris. Inlassablement, les azurs de Vasilii, claires comme le ciel d’un printemps clément, vrillaient d’une intense œillade, les jambes de sa mère, flottant à quelques centimètres du sol. Spectre blafard aux yeux injectés de sang et au visage tiré par l’horreur, elle siégeait au centre de la pièce, Reine tortionnaire qui s’incrustait aux yeux de son fils comme le sempiternel cauchemar s’infiltrant dans ses veines. Palpant, palpant. Le souffle court, le cœur valsant dans cette malheureuse embardée, Vasilii Blunden priait nerveusement à la clémence de l’épargner. L’épargner – à sa gorge aride comme un désert où il ne pleuvait guère, répondait son visage où les larmes avaient tracé des sillons, lits d’eau clair sur sa peau basanée par l’air putréfié. Quelques instants auparavant, la candeur de l’enfant n’avait pas laissé l’occasion au voile noir de la mort d’étendre son impression d’horreur sur lui, et ce n’était qu’en franchissant la porte de la maisonnette, pour se retrouver nez à nez avec le visage mort de sa mère, qu’il avait découvert le poids d’une injustice sourde tombant sur ses épaules. Vacillant, apeuré, son seul refuge était celui de ce petit coin reclus, où il s’était recroquevillé, les genoux rabattus contre sa poitrine, un instinct perfide ne cessant d’amener ses yeux d’enfant sur le cadavre face à lui. Encore, encore, il lui semblait parfois qu’au bout de cette puissante corde, la retenant à cette poutre, elle se balançait comme une marionnette tortionnaire prête à lui sauter dessus. Etait-ce un espoir qu’il murmurait là, à l’adresse de qui voudrait l’entendre, que sa mère bouge, respire, vive ? Rien ne se faisait, ses pleurs eux seuls brisaient le silence épais de la trop petite maison – de temps à autres, il enfouissait son visage contre ses genoux, yeux clos sur cette image morbide. Toujours la même, qu’il ouvre les yeux, les garde fermés, il la voyait avec la même exactitude que le spectre glacial qu’elle représentait et, dans un ultime espoir, les doigts froids et salis de Vasilii glissèrent dans ses mèches de jais, s’arrachant quelques cheveux au passage, sous le coup d’une panique irrépressible, suffocante. Personne ne venait, personne ne viendrait tant que son père n’aurait pas fini son travail à l’usine. Personne, personne, personne. Tournait en boucle le diable de cette voix qui lui insufflait qu’il était seul, qu’elle l’avait abandonné, qu’il la détestait, la pleurait avec acharnement comme un pitoyable lapin dans son trou. Qu’elle n’en avait rien eu à faire de lui, qu’il n’en avait rien à faire d’elle. De ses bras d’enfant entourant ses genoux, l’orphelin écrasa un peu plus son visage dans le néant, pleurant, pleurant, avant qu’un cri d’horreur ne finisse par s’extraire d’entre ses cordes vocales, du fond de sa gorge, des pulsions impérieuses de ses tripes. Impuissant, désarmé, l’enfant à la charmante désinvolture que tout le monde connaissait alentours, n’était désormais plus qu’un pantin sans fil, décharné et vidé de sa substance. S’écrasant contre les rochers tranchants d’une côte en rasoir, son âme s’esquintait dans le néant.
un, iceberg
You knew of me, and I knew of you. But we always knew this would end. You miss me, and I miss you. We've lost our legs from beneath us. Now lie down with me, all cold and blue while our bones are shivering, almost dead from the cold.
Vasilii, 17 ans (AN 228) | Serpent lové entre ses entrailles, l’inquiétude enserrait sa poitrine, à chaque seconde défilant – le visage impénétrable, Blunden entendait encore la voix résonner à son oreille. L’amertume l’habitait déjà, il aurait eu envie de pouvoir jeter son identité, sacrifier sur l’autel de la lâcheté ce nom qui l’avait trahi à présent. Il avait sauvé d’autres vies sûrement, mais Vasilii Blunden le solitaire, n’était guère assez chevaleresque pour avoir de pareilles pensées, tandis qu’il distinguait depuis la fenêtre de l’hôtel de ville, la foule de dissiper. Personne ne devait s’inquiéter pour lui, si ce n’est son père, qui était apparu quelques minutes plus tôt, le visage sans expression, mâchoires serrées, œil humide. L’homme avait déjà perdu sa femme, dix années auparavant, il savait désormais qu’il perdrait son fils dans les Jeux. Aucun doute n’était à émettre là-dessus : le Tribut du Cinq, avec son air cadavérique, son regard tantôt innocent et doux, tantôt indescriptible, n’arriverait à charmer personne au sein du Capitole. Il ne serait qu’un mouton noir parmi les autres. La petite fille qui avait été tirée au sort, quelques secondes avant lui, elle, avait au moins le préjudice de la jeunesse, des larmes de crocodile ayant coulé sur ses joues rosées – si jeune qu’elle attendrirait forcément quelqu’un. A côté, il faisait pâle figure. Ce voyage initiatique qu’on lui imposait, était un allé sans retour. Par-dessus son épaule, Blunden entendit la porte s’ouvrir sur un sanglot retenu difficilement – en une volte-face, un sourire incontrôlable passa sur son visage, animé par la volonté viscérale de calmer les pleurs de la jeune femme. « Tu ne peux pas y aller. N’y vas pas. » Une ironie acerbe menaça de passer les lèvres de Blunden à ces paroles démesurées. A présent qu’il avait fait un pas en Enfer, il lui était impossible de faire marche arrière, sauf s’il décidait de se trancher les veines, ici, maintenant. Acte qu’il serait incapable de commettre, parce qu’il était un lâche par nature, et qu’au fond de ses tripes, sa peur de la mort l’empêchait de faire preuve de ce genre de bravoure kamikaze. A cette destinée, se profilant à l’horizon, il ne pouvait plus rien y faire à présent ; elle était là. Et une fois qu’il aurait déposé un dernier baiser sur ses lèvres si douces, il serait emmené, si loin, infiniment loin d’elle. Une part de lui, idéaliste, voulait espérer qu’il pourrait revenir, la couvrir de bonheur et du luxe de vivre sans avoir à craindre pour leurs vies à nouveau : cette édition des Moissons était la dernière à laquelle ils auraient eu à faire face, si seulement le sort avait joué favorablement en leur faveur. S’il revenait, eux deux, ensemble, ils pourraient avoir la paix. Ses doigts de perle, il les glissa sur la joue hâlée de la jeune femme, à nouveau il obligea son sourire à rester sur ses lèvres. « Ne pleure pas. » Lui soufflait-il en une litanie charmeuse alors qu’il la serrait contre lui ; il aurait voulu la voir sourire une dernière fois, plutôt que pleurer, elle en demeurait cependant incapable à mesure que les secondes s’égrenaient. A tout le moment, elle pouvait être rappelée, ils pouvaient être séparés à peine avaient-ils profité de leurs courtes retrouvailles. Il l’écarta de lui, trouvant son regard avec douceur et bonté, prenant ses deux mains au creux des siennes : les doigts de la jeune femme étaient bien froids en comparaison des siens – continuait de luire en lui une flamme d’espoir incommensurable, fou et démesuré. « Ecoute moi... » Lui insuffla-t-il comme ordre ; en reniflant doucement, elle ravala ses larmes, hochant doucement la tête avant que ses yeux sombres trouvent le confort familier de ceux de son petit-ami. « Tous les jours. Tous les jours je penserai à toi. Et je reviendrai. Et-et on se mariera, si tu le veux, tu veux m’épouser ? » Effort incommensurable, il lâcha un léger ricanement face aux yeux nimbés de larmes et de surprise que lui lançait la jeune femme. Il vit sa gorge se serrer, elle hésitait entre le gifler pour attendre un tel moment, et ce bonheur qu’il avait toujours si aisément deviner chez elle. L’inquiétude continuait de creuser ses traits, la vieillissant déjà de quelques années, mais Blunden caressait encore et encore la peau de velours de la brune, imprimant la volupté de cette soie sous ses doigts. Contrite, oscillant entre ces mêmes doutes encore, elle hocha finalement sa tête, puis sourit en voyant le visage de Vasilii s’illuminer d’un sourire déplacé, en de telles circonstances. « On se mariera, quand tu reviendras. » Ponctua-t-elle en des mots mi convaincus, passant ses mains à son tour sur les joues si propres et bien rasées de son fiancé, et déposant un baiser sur ses lèvres.
deux, hunger
Let’s light up the fuses and run, cover our ears, shut our eyes tight. The noise cuts our ears, the eardrums leak. Our eyes covered in black smoke, our palms burned to bone scorched, we disappear into the horizon.
Vasilii, 17 ans (AN 228) | Du coin de l’œil, il la dévisagea. L’enfant, elle, était occupée à observer la ville en contrebas : d’où ils étaient, ils voyaient les rues animées du Capitole battre à plein régime, éclairées et bruyantes, le sommeil ne semblait pas vouloir gagner les Capitoliens ce soir. Avec une nostalgie amère, Blunden pensa à tous ceux qui, demain, au sein du District Cinq, devraient travailler de plus belle pour alimenter en électricité des gens tels que ceux-ci : de l’aube au crépuscule, tout le monde regarderait le Jour Un de la Quinzième Edition des Jeux de la Faim – ces mêmes jeux qu’il appréhendait en brûlant de l’intérieur, ceux qui lui coûteraient la vie. Ceux auxquels il survivrait – devait survivre plus que jamais, on l’attendait, à la maison. Flora avait encore pleuré aujourd’hui, et, venant à table les yeux rougis, elle n’avait pas manqué d’éveiller des réactions disproportionnées parmi tous ceux qui les accompagnaient. Constamment, vingt-quatre heures sur vingt-quatre : stylistes, mentors - tous des pantins du Capitole, persuadés de pouvoir faire une différence, ils souriaient à pleine dents et dégustaient avidement chaque journée qui passait, chaque heure qui diminuait, les séparant inexorablement de leur mort. Personne n’avait encore gagné au sein du District Cinq, c’était comme s’ils étaient déjà lancés sur cette impossible et immuable destinée, demain, ils mourraient. A chaque séance d’entraînement déjà, ils avaient eu l’occasion de voir et revoir leur infériorité indéniable : les Carrières étaient, cette année, toujours stupides mais puissants comme jamais ils n’avaient semblé l’être. La victoire reposait entre leurs mains, et Vasilii ne pouvait plus que compter sur leur clémence pour lui apporter une mort rapide. Amer à la simple idée de devoir vivre ses derniers instants ainsi, le tribut baissa le regard, gagné à nouveau par l’envie de hurler, de brûler ce foutu appartement luxueux autour d’eux, tous ces biens qu’on leur avait offert, ces tenues tirées à quatre épingles : présents empoisonnés qu’ils faisaient à des condamnés. Flora avait obtenu une note médiocre aux entraînements, et Vasilii n’avait guère fait mieux, au moins avait-elle eu la chance de séduire le public par ses airs abattus et son regard trop larmoyant. Ce soir, c’était un froid courage qui empêchait la petite fille de pleurer encore – cette nuit serait leur dernière, leur dernière face à face en tout cas. Déjà, le soir de leur arrivée ils étaient restés ainsi, à cette même fenêtre, sans même s’adresser la parole, deux êtres liés de manière silencieuse par les mêmes cauchemars, les mêmes horreurs. Ils n’avaient pas besoin de mots pour partager ce qu’ils vivaient, ce qu’ils ressentaient ; c’était injuste ce qui leur arrivait, et demain l’on diffuserait leur mort ridicule en boucle, pour le divertissement des fous alcoolisés du Capitole et en leur crachant à la figure, ils mangeraient des petits fours en riant tout leur soûl. C’était ça, la trace qu’ils laisseraient sur le monde à leur mort prématurée. Enfant seul, Vasilii n’avait jamais eu l’instinct de protéger quelqu’un, le besoin viscéral de rassurer une enfant pleurant silencieusement dans son coin ; Flora avait passablement éveillé ces instincts chez lui, lorsqu’il la voyait retenir des larmes qu’il aurait bien épanchées lui aussi, lorsqu’elle lui parlait de sa grande sœur, qui, elle, était restée au District. Ce soir cependant, il ne trouvait pas la moindre parole à avoir – lui signifier d’aller se coucher ne servirait à rien, il était évident qu’elle ne pourrait pas dormir ; lui non plus d’ailleurs, quand bien même l’épuisement était mauvais en une veille pareille. Il s’agissait pourtant de leur dernière nuit avant leur repos éternel, autant en profiter pour voir les étoiles briller. Si haut, si insensibles au sort qu’on leur réservait : demain, il ferait beau avait-on dit, le soleil brûlerait les peaux, et le monde continuerait de tourner une fois qu’ils n’y seraient plus.
trois, monster
The torment has ended. The beast has done his work. Great fires rage outside of this wooded sanctuary. But soon they will be quenched by a purifying rain. The embers of the ceremonial fire burn to ash, a new warmth stirs within the center of the earth. I am alone here no more.
Vasilii, 17 ans (AN 228) |Continuer, continuer ; son cœur battant à ses tempes lui insufflait cette envie. Ce besoin vital, forme d’énergie grivoise qui agissait à sa place. Implacable, sans pitié, l’instinct de survie était le maître de cérémonie, tandis que, le souffle court, les mains à l’odeur de sang séché, Vasilii demeurait impuissant. Recroquevillé sur lui-même trop souvent, depuis qu’ils avaient poussé ses pas dans cet endroit maudit. Maudit était un mot bien faible, alors que se matérialisaient ici-bas, chaque créature de cauchemar imaginable. Celles des plus profonds songes secrets de Vasilii, ces douleurs et peines qu’il n’avait qu’à peine exprimé des années durant, elles, semblaient plus vrai que nature. Et un jour dans la folie s’était écoulé, ponctué de coups de canon à répétition, l’un correspondant à la victime trop jeune à qui Vasilii avait tranché la gorge sans la moindre hésitation. Deux jours, accompagné de funestes nouvelles également, trois, six, sept. Huitième. Les mains tremblantes pour une fraction de seconde, Blunden parut prendre conscience que le sang à ses doigts, qui avait imprégné le tissu blanc de sa chemise et glissé sur ses lèvres, n’était en rien le sien. Tuer ou être tué ; d’une voix torve et puissante, rugissait cet instinct en lui ; il tuait, il vivait. Il mangeait, il vivait – en un cycle imprenable de vie et de mort, la loi de la nature à son état le plus basique et animal. Un animal, c’était ce qu’était devenu le monstre du District Cinq, qu’on s’était attendu à voir figurer dans la liste des premiers morts, mais qui était encore là, tenant bon. Et ses tremblements cessèrent finalement comme ils étaient apparus, à croire que des milliers de fourmillements avaient traversé son corps avant de disparaître. Tout comme le doute s’imprégnant à son esprit, silencieux à nouveau : une part de lui aurait préféré la folie à tout ça, la mort à tuer, mais les souvenirs de tout ce qui l’attendait, là-bas, à la maison vrillaient son esprit plus fort que n’importe quel doute. Il faisait ça… il faisait ça pour elle, pour survivre, pour se marier, revenir, vivre, survivre, se nourrir, gagner, gagner, vivre ; en un disque enraillé, le rythme perpétuel de ses envies dévorantes s’étendait à l’infini et les doigts de Blunden se resserrèrent autour de la lame froide qu’il ne lâchait jamais. Tranchante et meurtrière, elle en avait pris des vies, brisé des existences, dont celle de Vasilii Blunden, Tribut, futur gagnant, parce qu’il le fallait. L’automatisme sans nom qui le faisait survivant, le poussa à se relever, chancelant contre le mur dans son dos, la gorge serrée et sèche. La faim, la soif l’avilissaient sous leur joug, il était victime de sa condition d’humain si faible et demandeur de nourriture. Eduqué depuis toujours à ne jamais manger à sa faim, Blunden sentait cependant le creux à son ventre se faire sans fond, gargouillant ses manques à ses tripes, son cerveau qui criait famine en une fraction de seconde. Pesés, lents, ses gestes le menèrent aux quelques rations qu’il avait avec lui, quelques pas plus loin : à ses côtés, un frisson tendit l’air, le regard de Flora se fit implorant et hostile à la fois – plus encore que lui, la petite fille qu’il avilissait à son service depuis des jours déjà, était épuisée, les traits cireux et les yeux injectés de sang ; mais plus les jours passaient, et moins il ne tenait compte de son calvaire.
S’il fermait les yeux, baissait la garde à un quelconque moment, elle le tuerait sans hésitation, alors que l’Arène l’avait, elle aussi, dépossédée de son âme. L’Arène ou lui. Le monstre tortionnaire qu’il était devenu, à l’égard de la douce petite fille qu’il avait soutenue des semaines durant il y a peu, préférait croire que le Capitole était responsable de son martyr, tous ces gens cachés derrière leur télévision à les regarder, les responsables. Eux, et pas lui. Leurs réserves étaient vides. Laissant tomber le tissu mou et vide du sac, Vasilii n’exposa aucune part du faible désarroi qui le prit, il resserra au contraire son étreinte autour de sa lame, l’air se raréfiant autour d’eux. « Je vais essayer de trouver à manger... » Aurait-il dû dire. Aurait-il voulu dire. Mais l’un comme l’autre, toujours silencieux, savaient que c’était peine perdue – qu’il n’y avait rien pour eux, rien ici. Qu’ils étaient seuls et que l’on se complaisait de leur désarroi. Et la machination infernale ne mit qu’une fraction de seconde à se mettre en route, Blunden baissant les yeux vers le sol, ses prunelles claires happées par le néant ; au coin de son œil, le mouvement indiscret et maladroit de la Tribut le tira de ses songes et sans vergogne aucune, il franchit les quelques pas les séparant pour la rattraper. De sa poigne il déchira le reste de robe qu’elle portait sur le dos, s’accrochant à elle tandis qu’elle luttait comme une forcenée pour pouvoir fuir : et ni la faim, ni la soif n’eurent la moindre importance à cet instant, où il tentait de la retenir et qu’elle luttait pour vivre. Et comme une brûlure glissant dans ses poumons, une pensée foudroyante tendant ses muscles, il leva sa lame, l’enfonça dans la chair de la petite fille – punition qu’un tortionnaire indomptable lui infligeait pour avoir tenté de l’abandonner. Sourd aux pleurs de la gamine, une excitation sans borne battant à ses tempes jusqu’à la folie, il répéta son geste, l’odeur du sang revenant se glisser à ses naseaux, le liquide glissant sur ses doigts alors qu’il tranchait son épaule d’une profonde entaille. Finalement, il la laissa retomber sur le sol, ramper dans son propre sang, l’observant de toute sa hauteur, survivant suprême de leur meute à eux. Dominant, celui qui devait survivre. Au creux de sa poitrine, manifestation perverse de sentiments inhumains, son cœur battait à tout rompre, encore frivole de ces quelques secondes dont les souvenirs glissaient entre ses doigts comme de l’eau. Elle ne pouvait plus bouger son bras, remarqua-t-il comme il aurait analysé un insecte à ses pieds rampant sur le sol. Dans un geste clément d’abréger les souffrances de l’enfant, il se pencha vers elle ; elle réagit instantanément, attrapant la première arme à ses mains – vulgaire bout de bois, contour clouté de l’une des fenêtres alentours – pour la lui enfoncer dans le biceps. Grondant de douleur, la réaction de Blunden ne se fit pas attendre, lui attrapant le visage entre ses mains, il l’assomma contre le sol ; elle s’endormit dans un dernier gémissement. Au sang de la petite fille se mêlait à présent le sien et, tremblant de colère, Vasilii puisa assez de volonté en lui pour défaire de son bras l’arme de la gamine. Ni douleur, ni peine ne vinrent griser son jugement, c’était une colère animale qui l’habitait à présent, agitant ses instincts les plus primaires – elle recommencerait, il mourrait. Ou elle se viderait de son sang. Et il mourrait de faim, bientôt. Mourir ; une destinée à laquelle il ne s’était toujours pas acclimatée, quand bien même il la charriait depuis des jours déjà. Il ne s’y ferait pas, il n’y goûterait pas. Le goût ferreux du sang remontant à sa langue, il resserra la poigne poisseuse de ses doigts autour de sa lame, l’adrénaline coupant tout message douloureux envoyé de son bras ; levant sa lame à nouveau, il foudroya l’air d’un souffle d’horreur.
Sujet: Re: “Well, don't expect us to be too impressed. We just saw Finnick Odair in his underwear.” Mar 10 Déc - 22:33
Citation :
épilogue, madness
Vasilii, 25 ans (AN 236) | Il ne comprenait pas. Comprenait pas. Ce qu’elle lui voulait, pourquoi elle était là. Pourquoi elle continuait d’être là, inlassablement. Piétinant l’Enfer de ses pieds nus, Cressinda n’avait pas été l’ange sauveur auquel le monstre Vasilii s’était accroché avec hargne ; au contraire, il l’avait châtiée, chassée de ses songes pour serrer de ses doigts ce qu’il chérissait le plus : la chanceuse Heavensbee n’avait jamais fait partie de ceci, cette caste de personnes aux existences foudroyées à présent – Blunden, elle, face à face, ils n’avaient jamais mis le moindre mot sur le doute permanent, le trou noir et silencieux que représentait la jeune femme à son esprit. Ils n’étaient rien l’un pour l’autre, et quand bien même, la princesse des beaux Districts était descendue à nouveau de son piédestal d’or, égarant son chemin jusqu’ici à nouveau, le lieu maudit et détesté de ce coin de monde : peu de gens aventuraient même leur regard sur les hauts murs du Manoir de Vasilii, le vainqueur détesté des Jeux de la Faim. Détesté, craint, incompris, phénomène de foire que l’on aimait afficher pour la forme, faire froid dans le dos et fasciner à la manière d’un serpent, tapis dans les feuillages, prêt à bondir sur ses proies. Au Capitole, l’on regardait Vasilii avec une déférence mêlée de crainte : il était coutume de respecter le glorieux Vainqueur des Jeux tant appréciés de la Quinzième Edition, mais également de pratique de fuir très vite sa présence, tout contact prolongé avec ses iris aussi froides que la glace à présent. Ils avaient honte, aimait-il se dire ; honte de ce qu’ils avaient fait du jeune campagnard du District Cinq, se repaissant des actes qu’il avait commis, de l’intelligence perverse avec laquelle il avait survécu. Car c’était en ces lieux, entre leurs griffes acérées qu’était né le démon qui logeait sous l’air innocent de Blunden, et il se plaisait à se manifester, grivois et perfide, juste sous leurs yeux. Impossible, donc, de saisir ce que cette idiote faisait jusqu’ici, quelle folie l’avait prise au moment de répondre à ses baisers, s’imprégner de l’odeur sanglante du mal, glisser dans ses draps comme une sirène envoûtée. D’un regard froid, il l’analysa, là, allongée à côté de lui, comme si, endormie et si paisible, elle pouvait lui livrer un quelconque secret. Sous les airs d’innocente et douce jeune femme, se cachait sans doute en Cressinda d’autres idées moins doucereuses – elle devait partir. Car à nul instinct de survie elle n’obéissait en venant jusqu’ici, simplement à une folie démesurée, ou à un quelconque ordre extérieur dont il ne voulait pas entendre parler. Seul, seul, Vasilii était mieux ainsi, maître de sa destinée et de ses propres pensées, là où il se perdait, avec la jeune femme, dans un océan d’imprévus. Détestable présence parasitaire. Il souffla bruyamment, il n’avait pas besoin d’elle, pas envie d’elle ; quittant sa couche, il arpenta de quelques pas la pièce, attrapant un verre hors de prix, pour le remplir d’un whisky plus cher encore. L’amertume de celui-ci se révéla brûlante dans son gosier, il grimaça. S’il avait pu comprendre quels transports avaient pu l’animer pour l’être impuissant et candide qu’il avait été, des années auparavant, il n’y avait aucune raison pour que Cressinda s’attache au glaçon silencieux et imprévisible qu’il était devenu. Et si c’était la pitié qui l’amenait là, elle aurait tout aussi bien pu la déverser ailleurs, loin, loin de ce District maudit où elle n’était qu’une invisible généreuse rendant visite au paria détesté. En une lumière douce et généreuse, Cressinda éblouissait d’une aura blanche tout ce qui avait siégé ici-bas, dans les affres indescriptibles des Arènes des Jeux : peut-être était-elle un Ange secourable, qui arrivait trop tard. Avec ses bons sentiments : pitié, compassion, empathie, écoute, pitié, repitié, compassion à la pelle, écoute, empathie, elle avait ce regard larmoyant, ces mots stupidement niais, cet air triste peint sur le visage à chaque fois qu’elle le regardait, qu’elle l’approchait – évidemment, évidemment, cette peur scintillant au fond de son regard, en des milliers de petites étoiles dispersées par d’autres tristes et pitoyables émotions en tout genre. Cressinda respirait le bon sentiment, Cressinda le renvoyait à ce qu’il avait été, ce qu’il ne voulait plus être, ce qu’il ne serait de toute manière jamais plus. Et elle espérait, cette crétine, de revoir naître de ses cendres ce qu’elle avait pu apprécier chez lui en cette époque, il y a cinq, six, sept ans ! Bouillonnaient en Blunden de ces voix lui insufflant un songe après l’autre, le mélange de celles-ci se transformant en brouhaha assourdissant, qui se brisa, comme son verre de cristal, en éclats scintillants, contre le mur à quelques mètres de là, juste au-dessus d’une Cressinda qui se réveilla en sursaut ; qu’il dévisagea sans remord, silencieux et impénétrable, comme bien souvent.
Sujet: Re: “Well, don't expect us to be too impressed. We just saw Finnick Odair in his underwear.” Mar 10 Déc - 23:10
Scénario, Seregon X ft. Theo James, 25 ans, uc
Citation :
Seregon est un natif du district 2, tout petit, il a appris la rigueur, la discipline et l'indépendance : son destin était tout tracé, ne s'offrait à lui que deux possibilités, devenir tribu volontaire pour les Hunger Games, ou rejoindre les Pacificateurs. Deux destins qu'il répugnait en son fort intérieur, l'un lui promettant une éternité cauchemardesque, l'autre lui offrant une destinée solitaire. Seregon aurait voulu pouvoir être libre de ses mouvements, libre de ses choix, ceux qui avaient eu la possibilité de parler avec lui savaient qu'il était infiniment bon pour lire dans les gens, les comprendre, les aimer d'une certaine manière : Seregon aurait fait un bon médecin, à l'avis d'Azula, dans certaines rêveries inavouables, elle aurait aimé qu'il puisse embrasser cette destinée coulant dans ses veines, vibrant dans sa peau et ses paroles ▩ malgré les volontés de son père, Seregon n'a jamais fait un pas en avant pour se prêter volontaire aux Hunger Games : année après année, d'autres prenaient sa place, la plupart du temps par choix. On le traitait de lâche, lors des repas de famille, et chaque année le rapprochant de la sortie de ce cauchemar, son père le haïssait un peu plus. Seregon acceptait les insultes, au fond, il était un lâche, effrayé à l'idée de devoir tuer quelqu'un, bel et bien conscient que trancher la tête d'un mannequin en plastique n'a rien en comparaison du sang rougeoyant d'une plaie bel et bien réelle, infligée à un être humain. Seregon était pourtant habile de ses poings, maniant le couteau au tranchant ; stratège, intelligent, ingénieux, l'on disait de lui qu'il ferait un excellent tribu, un vainqueur. ▩ Seregon avait une sœur cadette d'un an, frêle mais nerveuse et impulsive, deux qualités qui l'ont toujours rendue redoutable au milieu des Carrières : on la remarquait, elle aimait les éloges, elle se pensait invincible au point d'un jour, faire un pas hors de la foule, se prêter volontaire, jetant un regard plein de dédain à ce lâche de frère qui n'avait toujours pas osé, lui, embrasser ce chemin sanguinaire et désolé. Lilith est morte dès le Bain de Sang, brisant quelque chose au sein de la famille qu'elle a laissé derrière elle, brisant à jamais l'infime flamme qui brûlait encore en Seregon. L'image de sa soeur égorgée, révulsée dans l'horreur, ses mains serrant étroitement son petit cou le hantent sans cesse, une culpabilité grisante faite de "et si..." et de regrets poussiéreux ▩ l'année suivante, Seregon a franchi le pas décisif qui l'a amené à l'Arène : au Capitole, son charme a séduit, quand bien même on le disait lugubre et peu souriant, il n'avait pas l'intention de faire valoir ses avantages physiques pour s'attirer les faveurs des sponsors : affublé d'un mentor je m'en foutiste, rampant dans la satisfaction de la richesse, Seregon n'a jamais reçu le moindre soutien de sponsor, il s'est débrouillé seul dans l'Arène ▩ dans l'Arène, il a d'ailleurs très vite été effrayé par le Bain de Sang, cette étape décisive où sa sœur a trouvé la mort : il en a fui sans arme, sacrifiant sur l'autel de cette peur irascible l'image du puissant Carrière qu'il avait pu offrir à certains : dans la nature sauvage de son Arène, il a cependant trouvé de quoi se faire des armes redoutables, un simple bâton, taillé en biseau lui a permis de faire une lance et sur les cadavres de certains tribus qui venaient tout juste de s'entretuer, il s'est contenté de ramasser les restes de leur lutte à eux. Coup après coup, à plusieurs reprises, Seregon a montré à la caméra du Capitole au combien il était un charognard, se jetant sur des proies déjà affaiblies, ne se donnant pas la peine de les tuer avant de disparaitre avec leurs affaires. On le disait voleur, mauvais joueur, rabat-joie : à maintes reprises, à coup de pièges, de manipulations des éléments, on a tenté de le tuer. Aujourd'hui, Seregon a une partie du corps encore brûlée, il n'a jamais accepté la moindre greffe. Heureusement, ces brûlures survenues tard dans les Jeux ne lui ont pas coûté la vie ▩ Seregon s'est allié ensuite avec sa co-tribu, une fille relativement jeune, très connue cependant au District 2 pour sa force de caractère, cette volonté de feu : tous les deux étaient dans les huit derniers. Ensemble, ils ont survécu à quatre coups de canons. Puis, utilisant des baies empoisonnées, préférant une nouvelle fois la ruse lâche à la lutte brave qu'on lui avait toujours enseignées, Seregon a empoisonné sa co-tribu, qui, n'ayant guère prêté attention à l'art méticuleux et ennuyant des plantes, n'avait rien vu venir. Seregon l'a tenue dans ses bras jusqu'au dernier moment, paralysée et agonisante - encore aujourd'hui, ce regard sombre, baigné de haine et d'incompréhension, est l'image qui voile les paupières de cauchemars dans les sommeils agités que Seregon connaît : dans son dernier duel, Seregon s'est retrouvé contre une fille du Quatre, hargneuse Carrière à laquelle on donnait toutes ses chances. Elle a infligé de graves blessures à un Seregon déjà affaibli par ses brûlures, dont une, la plus marquante, qui effraye presque au Capitole, une profonde entaille dont la cicatrice demeure encore aujourd'hui, tout le long de la mâchoire du jeune homme, jusqu'au coin de son œil. Une balafre qui n'est rien comparé à l'instant décisif où Seregon a arraché le couteau de la jeune femme, et le lui a enfoncé dans la gorge. C'est ainsi que Seregon a remporté les Jeux ▩ dans la mémoire de tout le monde demeure cependant la lâcheté de Seregon : vulgaire voleur se cachant au bon moment, au Deux, on retient surtout de lui le lâche assassinat qu'il a commis envers sa co-tribu. On le déteste pour ça, et il y a bien peu de chance que sa famille veuille de lui à nouveau : il en a parfaitement conscience ; et Seregon ne reviendra jamais au District Deux, si ce n'est lors de la Tournée de la Victoire, pour ne s'y arrêter que de fugaces instants, une ombre qui ne compte plus jamais affronter ses démons ▩ de retour au Capitole, Seregon est devenu mentor : pendant quelques années, ses tribus n'ont jamais accepté son aide, prétextant très bien se débrouiller sans lui. Aucun n'a survécu, aucun n'a gagné. Et puis, au milieu d'eux, est arrivée Azula, survivance d'un passé douloureux ▩ uc
Peeta Mellark
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Sujet: Re: “Well, don't expect us to be too impressed. We just saw Finnick Odair in his underwear.” Mer 11 Déc - 14:23